Déclenchement/accélération du travail (enquête CIANE)

Informations sur l'usage du cytotec® (misoprostol) en obstétrique et sur l'accouchement déclenché en général
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mamancyto
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Déclenchement/accélération du travail (enquête CIANE)

Message par mamancyto »

Déclenchement et accélération du travail : information et consentement à revoir !

L’analyse des 4000 réponses reçues depuis le lancement de l’enquête CIANE fait apparaître un gros manque d’information autour du déclenchement et de l’accélération du travail, ainsi que de grosses lacunes en matière de recueil du consentement.

En effet :
Un tiers des femmes dont l’accouchement a été déclenché disent ne pas avoir reçu d’information sur le déclenchement, les raisons justifiant d’y recourir, les conditions recommandées pour le pratiquer ; 36% d’entre elles disent ne pas avoir été sollicitées pour donner leur consentement.
En ce qui concerne l’accélération du travail (au moyen d’une perfusion d’ocytocine),
Un faisceau de présomptions conduisent à penser que l’administration d’ocytocine pendant le travail se fait à l’insu des femmes dans un quart des accouchements non déclenchés.
En tout état de cause, 55% des femmes qui disent avoir reçu de l’ocytocine n’ont pas été sollicitées pour exprimer leur consentement.
Par ailleurs, le taux de césariennes augmente fortement en cas d’accouchement déclenché (multiplié par 2,4)
Il en va de même des taux d’épisiotomie et d’extraction instrumentale (respectivement, augmentation de 30% et 50%).

Il n’est pas étonnant alors de constater que le déclenchement et l’accélération du travail entraînent un vécu plus dégradé de l’accouchement :
36% [des femmes déclenchées] ont mal ou très mal vécu leur accouchement sur le plan psychologique, contre 21% n’ayant pas eu de déclenchement – 33% / 20% pour le vécu physique)
et (30% [des femmes ayant reçu de l’ocytocine pour accélérer le travail] ont mal ou très mal vécu leur accouchement sur le plan psychologique, contre 14% n’ayant pas eu de d’administration d’ocytocine – 28%/ 14% pour le vécu physique)
Ce manque de prise en compte du droit des patients à être informés et à faire un choix « libre et éclairé », fait que les femmes subissent ces actes (déclenchement et accélération du travail) sans savoir pourquoi ni comment il sont pratiqués. Compte tenu des nombreuses complications liées à ces pratiques, beaucoup de mamans regrettent d’y avoir été soumises :
De nombreuses femmes disent que si elles avaient été informées, elles se seraient opposées au déclenchement
.

Est-ce justement pour éviter une opposition des futures mamans qu’on ne prend pas la peine de les impliquer dans les décisions ?

Absence d’information : Jusqu’où peut-on aller ?
Si l’on ne prend en compte que les accouchements non déclenchés, les données de l’enquête CIANE sur la période 2009-2012 montrent que 34 % des femmes disent avoir reçu de l’ocytocine pour accélérer les contractions alors que sur la même période, l’enquête nationale périnatale indique un taux d’accouchements accélérés à l’ocytocine de 58 %.

Où sont passés les 24 % restants ?
Doit-on en déduire que l’administration d’ocytocine lors des accouchements non déclenchés se fait souvent à l’insu des femmes ?????

La loi Kouchner a maintenant 10 ans. Elle précisait déjà en 2002 :
Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment .
Une telle divergence entre les actes pratiqués et l’information donnée aux femmes qui accouchent ne devrait plus exister.

On peut s’interroger sur les raisons qui conduisent certains praticiens à négliger leur devoir d’information :
- Manque de temps pour dialoguer avec les futurs parents ?
- Manque de confiance dans les facultés intellectuelles de la future maman, qui ne serait pas capable de comprendre les enjeux des actes médicaux dont elle fait l’objet ?
- Désir de conserver un pouvoir absolu ? Cette position ne pourra pas résister longtemps à l’évolution des mentalités. Les patients savent maintenant trouver des informations sur Internet, et n’hésitent plus à questionner les pratiques médicales.

Seul un dialogue constructif, dans le respect mutuel peut permettre d’établir la confiance nécessaire à un bon déroulement des accouchements. Il y a encore du pain sur la planche ...

Questionnaire CIANE sur le déroulement des accouchements
http://ciane.net/lime/limesurvey/index. ... 36&lang=fr

Article sur blog du CIANE
http://ciane.net/blog/2012/04/declenche ... -a-revoir/

Rapport d’enquête CIANE
http://ciane.net/blog/wp-content/upload ... nCiane.pdf

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