Déclenchée sous cytotec, deuxième grossesse dite "à risque"

Ce forum est destiné à recueillir vos témoignages sur l'utilisation ou la non utilisation du cytotec® (misoprostol) dans les déclenchements d'accouchements.
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christine
Messages : 6
Enregistré le : 02 mars 2015, 11:41

Déclenchée sous cytotec, deuxième grossesse dite "à risque"

Message par christine »

Bonjour voiçi mon témoignage :


Bonjour,

J'ai accouché à poissy en 2008 de ma petite fille.
Le déclenchement à 37 semaine de grossesse était inévitable pour moi au vu d'une cholestase gravidique prononcée que je ne supportait plus mais surtout le risque de mort foetale si le bébé reste dans le ventre de sa maman.
La veille on ne m'a informée de rien sauf "vous serez déclenchée demain matin très tôt".
Je suis donc restée à l'hôpital au décours d'une visite de la sage femme s’inquiétant enfin devant mon état que je tentais d'exposer depuis des semaines avec insistance.
Bref le lendemain matin monito puis premier comprimé cassé par la sage femme devant moi mis, contraction ultra violente un peu avant dix heures du matin sans pause aucune.
J'alerte le papa qui me dit que ça doit être normal on est seul dans une chambre du RDC et personne ne vient me voir avant un long moment.
Quand je dis à la sage femme que j'ai atrocement mal elle me dit que c'est normal que je me suis mise en travail.
Je lui fait confiance et essaye de me calmer car je faisais de l'apnée. Elle me crie "non non on ne fait pas d'apnée c'est dangereux respirez madame" et je tente de le faire en me disant que j'étais particulièrement sensible à la douleur.
J'avais le sentiment de n'être plus que cette énorme crispation dans mon ventre puis je perds les eaux et alors là je n'ai rien vécu de pire par la suite. Elle me remet un cachet à deux reprise un demi il me semble et me félicite de si bien réagir que le travail avance bien. Après que j'ai perdu les eaux j'ai vécu un enfer sans pause de 10h du matin à 15 heures de l'après midi sans péridurale. Je voulais mourir. Je ne plaisante pas, je ne pensais plus à ma fille ni à rien j'étais prostrée tenant le pied à perf en hurlant et seule avec le papa qui ne savait pas quoi faire. Si on me l'avait permis à l'époque j'aurais voulu mourir pour arrêter ça !
Quand la sage femme est revenue j'ai hurlé que je voulais de ma morphine, elle m'a proposé du dafalgan je me suis retenue pour ne pas lui crier dessus.
Elle m'a dit que j'étais peut être prête pour la péri me fait un toucher vaginal, si j'ai bon souvenir j'étais dilatée à 6. L’anesthésiste vient, il me voit et je comprends qu'il a peur.
Il dit qu'il faut aller très vite. Il est âgé je me dis ça va le faire. Je peine à m’asseoir avec aide sur la table car je ne tiens même plus assise à cause de la douleur et là je hurle littéralement de douleur lors de la ponction. Il me dit que normalement ça ne fait pas mal mais je n'oublierai jamais la douleur de la piqûre, il s'excuse me disant que si il avait pris le temps de m'anesthésier la zone (ce qui est ft habituellement) il aurait été trop tard pour la péri.
Je me rallonge ils me mettent en salle de naissance, j'attends le quart d'heure dont m'a parlé l’anesthésiste pour enfin avoir un peu de repis, ça mettra plus de temps à agir un peu mais surtout ça n'a pas été durable.
Je commence à m'installer car j'ai envie de pousser, le travail s'est accéléré et là je sens la moitié de mon visage se désensibiliser et ma tète comme si elle était dans un étaux, je m’inquiète et je le dis, on appelle le médecin je regarde le scope j'ai 22 de tension à force de souffrir et de mal respirer. Je n'en peux plus. ils me soulagent avec un medoc en intra veineux ça marche, je pousse deux fois ma fille sort facilement et là le soulagement ultime....
S'en suit une révision utérine complète mais la douleur semble n'être presque plus rien à coté de ce que j'ai ressenti.
Ma fille va bien, mon ventre est enfin détendu...
Ils me gardent deux heures car ils ont eu peur d'un risque hémorragique et me remette en chambre. Je suis tombée de sommeil complètement éberluée et dans les choux de ce que je venais de vivre, ma fille a dormi toute la nuit aussi. Au final pas de séquelle ni pour moi ni pour ma fille. Sauf psychologique pour moi.
Là je suis enceinte de mon deuxième enfant et au vu de ma cholestase on me re déclenchera, je n'irai pas à poissy mais à pontoise après être sure et certaine qu'ils n'utilisent pas le cytotec.
J'ai peur.
Je vais demander mon dossier. Ma grossesse n'était pas prévue car j'avais la phobie de refaire un enfant à cause du déclenchement. Elle est désirée quand même cette grossesse et je vais me battre pour ne pas revivre ce cauchemar.


Le problème qui se pose aujourd'hui c'est qu'il veulent me mettre en grossesse à risque à cause soi disant d'un risque de pré éclampsie parceque j'ai fait une hypertension, mais qui en aurait pas fait une avec cette douleur ??? Je suis infirmière et je vois bien qu'un patient dès qu'il est douloureux monte facilement à 16 voir 18 de systolique très facilement. La douleur calmée : la tension baisse naturellement. Je n'ai jamais fait d’hypertension durant ma grossesse ni avant. Et là ils veulent me mettre sous aspirine précocement pour prévenir l'HTA. Je vois le chef de service de poissy ce soir en consultation pour mettre au clair tout cela. Mais je sais d'avance que je n'accoucherai pas là bas seulement ils ont tout mon dossier de 2008. Voilà je vous informerai des suites de tout cela... j'essaye d'être sereine mais c'est dur dur !

mamancyto
Administrateur
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Enregistré le : 24 octobre 2011, 21:47

Re: Déclenchée sous cytotec, deuxième grossesse dite "à risque"

Message par mamancyto »

Bonjour Christine,

Merci pour ce douloureux témoignage.
Ce que vous avez vécu est d'une violence indescriptible. Malheureusement, nous sommes bien placés pour savoir qu'un déclenchement au cytotec, c'est une véritable torture. Le pire c'est que pour les médecins, un accouchement comme le vôtre est considéré comme "parfait". Ils ont réussi à faire sortir le bébé le plus vite possible, c'est tout ce qui compte pour eux. La souffrance infligée à la maman et au bébé n'est jamais prise en compte, d'où l'importance de voir des femmes raconter tout ça.
Je vous ai envoyé deux mail mais j'ai l'impression que vous ne les avez pas reçus.
Donnez-moi des nouvelles,

Anne Loirette

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